J’ai effectué une journée découverte à l’école de broderie d’art de Pascal Jaouen l’été dernier. En effet, m’étant remise à la broderie depuis peu, un ami m’a demandé de faire un coussin avec un cœur brodé. Il avait trouvé le modèle sur Internet et souhaitait la même chose. Sauf que lorsqu’il m’a présenté le modèle, il ne s’agissait pas de broderie traditionnelle mais de Glazig. Néanmoins, il m’en fallait plus pour me décourager. 🙂

Je connaissais déjà Pascal Jaouen, notamment pour ses créations couture/broderie, à travers un livre que j’avais acheté sur sa magnifique collection Gwen Ha Du. J’ai également retrouvé le modèle de broderie souhaité dans son livre Glazig Motifs à broder.

Le modèle était quand même assez complexe et n’ayant aucune notion de la broderie Glazig, j’ai trouvé plus prudent de m’y initier auprès d’un expert. L’école de Pascal Jaouen propose à la fois des journées découverte et des stages dans son école de Quimper, ainsi que des cours à l’année dans plusieurs villes de France. J’ai choisi la première formule, la journée découverte, ce qui m’a permis par la même occasion de faire un peu de tourisme en Finistère Sud.

Durant, cette journée, les bases sont transmises, à savoir la préparation du support : le transfert du motif, bâtir la toile de lin sur le drap de laine ainsi que différents points :

• l’oeillet festonné
• la chaînette
• la chainette échelle
• le point de feston
• la chaînette surjetée.

Cela m’a donné les bases. Cette journée est passée à une vitesse folle, même si j’avais quelques appréhensions à broder toute une journée. Les élèves repartent avec leur pièce d’étude. En effet, il est quasi impossible de la terminer en une journée. Nous avons l’ensemble des fournitures pour la finir à la maison. Et voici ma pièce d’étude, c’est loin d’être parfait, je le concède humblement.

Avec les bases en poche, j’avais les outils pour m’attaquer à un plus gros chantier. Et le mot est faible, car je dois reconnaître que la demande qui m’a été faite, demandait un certain volume d’heures de travail.

Le glazig traditionnel se brode avec un fil de soie perlé. Cela donne une très belle brillance ainsi qu’un certain raffinement à la broderie. Cependant, cela a deux inconvénients : le coût et l’entretien. L’entretien est aussi rendu difficile par la doublure en drap de laine. Pour contrer cela, et devant broder sur ce qui devait être un coussin, j’ai choisi de doubler mon lin par un molleton de coton et j’ai brodé avec un fil perlé de coton n°8. Au moins, pour l’entretien, cela peut être lavé en machine et pour le coût, le fil est nettement plus abordable, surtout compte-tenu du panel de couleurs, huit au total.

J’ai donc commencé par reproduire le motif sur la toile de lin, que j’ai également choisi avec un tissage beaucoup moins serré que celui de ma pièce d’étude. J’ai utilisé un papier carbone pour le transfert du motif. Ensuite il a fallu bâtir la toile de lin et le molleton de coton. J’ai eu une aide précieuse dans ce travail, celui de ma petite nièce de 5 ans qui me voyant faire, souhaitait « coudre » m’expliquant que « Tata, j’adore faire de la couture et je veux en faire avec toi ».

Pour le fil, comme indiqué plus haut, j’ai choisi un coton perlé n°8 dans un camaïeu de bleu.

Et il n’y a plus qu’à… J’ai commencé par les points que je maîtrisais. Car le modèle est complexe et comporte beaucoup de points dont certains que je n’avais pas appris, comme :

• le point Kamm
• le galon de Plougastel
• le galon d’Elliant.

J’avais acheté le petit livre Broderie de Basse Bretagne, qui s’est avéré être une excellente ressource pour 2 de ces 3 points.

C’est parti pour plusieurs heures de broderie, en alternant les points, les couleurs, bref, une vraie partie de plaisir.

Une fois la broderie terminée, j’ai monté le coussin. Je l’ai bordé avec un passepoil bleu marine que j’ai confectionné.

Après quelques adaptations à ma façon, voici le résultat terminé, prêt à offrir.